Un jour – le 28 août, pour être précis – Tim décide de ne plus jamais porter de chaussures. Croyant d'abord à une révolution vestimentaire, tout le monde tente de le convaincre du bien-fondé de porter des souliers. Mais, à ses yeux, son insurrection, loin d'être seulement esthétique, incarne un essor anticonformiste, philosophique et identitaire qui le mènera à sillonner bien des chemins afin de découvrir sa vraie nature. La famille Lolness vit dans L'Arbre : berceau de la vie, dans lequel cohabitent différentes classes sociales. Leur monde est en pleine migration. Il oscille entre la fin d'une ère de prospérité, où civilité rimait avec saine cohabitation au sein de l'Arbre, et entre une ère de « progrès » : l'œuvre de Jo Mitch Arbor, l'investigateur de l'écotunnel qui ronge l'intérieur de l'arbre et gruge la sève. Alors que le père de Tobie refuse de livrer un de ses secrets les plus capital, le jeune Tobie est obligé de fuir et doit déserter l'Arbre : le monde qu'il a toujours connu... Besoin de changer son mobilier extérieur? Le bois exotique est, semble-t-il, la nouvelle tendance... Seul bémol, les livreurs sont aussi exotiques que le bois qui provient de leurs arbres... Un arbre, c'est tant de choses. Tantôt ombrelle naturelle, confident muet ou baromètre du temps passant, l'arbre est mis de l'avant dans toute sa magnificence. Dodier et Pallegoix proposent un ouvrage dans lequel, clin d'oeil à la page couverture, l'arbre est roi. Chaque page, comme un poème singulier, fait l'apologie de l'arbre étalant ses facettes caractéristiques au plus grand plaisir du lecteur. S'attardant à plusieurs écosystèmes, chaque portrait rend hommage aux multiples visages de l'arbre, saluant sa versatilité adaptative : " […] C'est le petit qui devient grand, […] C'est un refrain naturel […] C'est un refuge discret […] C'est la patte de mon lit [...] C'est le château fort du colibri […] C'est le parasol des piques-niques du samedi." Assis sur un banc en bordure de l'Océan, un jeune garçon pose une question à sa maman : « Comment naissent les vagues? ». La réponse, loin d'être simple, plonge le lecteur dans un flot d'imagination enfantine... « Avertissement : ce livre sur l'environnement n'est pas comme les autres! Il n'est pas rempli de messages apocalyptiques sur l'état de la planète. Il ne vous tient pas pour responsables des changements climatiques [...] Il ne présente pas de problèmes énormes et complexes, trop gros pour qu'on puisse les résoudre. […] il est fort probable que la lecture de ce livre te remplisse d'espoir... et peut-être même de bonheur » Wangari Maathai, appelée Mama Miti, la mère des arbres,constate le désastre social et écologique de son pays natal et s’engage à le renouveler avec l’aide de toute la population. Un ours débordant d'amour fait un câlin à tous les êtres vivants qu'il croise sur son chemin; surtout aux arbres, qu'il aime par dessus tout. Mais, un jour, lorsqu'un bûcheron entre dans la forêt, une hache dans les mains, l'ours n'a plus du tout envie de faire un câlin... Un castor gruge bien plus de troncs qu'il en a besoin. Il travaille trop fort et surtout sans réfléchir. Lorsqu'il est confiné à son lit d'hôpital (arrêt forcé après un surmenage) la forêt qu'il contemple n'est plus tout à fait la même. Il a fait des dégâts qui seront bien difficiles à réparer. Croisant souvenirs de jeunesse et tourments sociaux causés par la controverse de la chasse aux loups-marins, une Madelinienne nous entraine dans sa réalité ; la réalité de son peuple ! Simon et Oskar, deux éboueurs, partagent le quotidien d'une journée typique de travail. À bord de leur camion-poubelle #3, alors que tous dorment, ils sillonnent les rues de la ville et démontrent comment ils parviennent, aux fruits d'innombrables efforts, à récolter le poids de vingt chevaux en déchets. Voyage au cœur de l'humanité. Intime insertion dans les moments de l'enfance portés par une poésie souple, subtile et efficace. Un livre magnifique, sensible et authentique. "Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l'argent ne se mange pas."
C’est de ce proverbe indien dont Serres s’est librement inspiré pour créer un album hors du commun postulant sur les dangers qui guettent l’humain s'il continue avec ses pratiques actuelles. Et par pratiques actuelles, Serres, avec la plume provocante qu'on lui connait, fait référence à la surpêche, à la surconsommation de l’eau, à la déforestation, à la pollution atmosphérique... Disons simplement que la réflexion s'axe essentiellement autour de la surexploitation-de-nos-ressources-qui-pourtant-sont-indispensables-à-notre-survie! Le postulat qui brode l'oeuvre est simple : bien que l’homme puisse avoir en poche de l’argent, s’il a épuisé tout le reste, à quoi bon lui sert tout ce pouvoir monétaire... . Il ne nous restera que de l’argent, mais l’argent ne se mange pas. Il ne nous restera que de l’or, mais l’or ne se respire pas. Un petit garçon a l’impression d’avoir vu quelque chose d'étrange bouger... Il décide de se rapprocher pour voir de quoi il s'agit et constate, finalement au bout de son périple, que cette chose étrange qu'il distinguait si peu et qui lui semblait si loin n'est peut-être pas si étrangère à lui. Comme quoi, tout est question de perception. "Un arbre, c'est tant de choses..." C'est une cabane, un confident, un immeuble accueillant, un océan de verdure, un arc-en-ciel de couleurs... Chaque page fait l'apologie de l'arbre en lui concédant une utilité émotive et affective, poétique et pratique qui prend racine dans la relation quotidienne de l'Homme avec la nature. Faisant écho à la comptine enfantine « Une poule sur un mur » le duo de créateur présente une allégorie moderne sur la surconsommation et les ravages qu'elle peut entrainer. Lorsque la poule n'est plus sur le mur, lorsque les briques l'emmurent et l'emprisonnent, l'obligeant à produire, produire et produire; lorsque cette poule n'est considérée que comme une machine à pondre, et bien voilà, il peut arriver que la machine se dérègle et que la poule tente de reprendre ses droits... Théo est très triste lorsque son grand-papa déménage dans un nouveau logement qui, contrairement à son ancienne demeure, n'a aucun jardin. Germe alors une idée: pourquoi ne pas faire un jardin imaginaire... Dans le port d'un pays nordique, un enfant à la peau de « lait » regarde l’eau et rêve de pays exotiques. De l’autre côté du monde, sur une plage d'un pays chaud, une fille à la peau de « safran » regarde l’eau en rêvant de pays lointains. Alors que le garçon envoie des avions de papier vers l’océan, la fillette envoie des petits paniers en osier en forme de bateaux. Avions et bateaux permettront aux deux correspondants d'en apprendre davantage sur ce qui se passe de l'autre côté du monde.
Paméla est une petite fille comme les autres à l’exception qu’elle n’aime rien, ni personne car son coeur est différent des autres. Lorsque, sur le chemin de l'école, elle tombe amoureuse d'un arbre qui lui dit : "cherche comment est ton coeur et tu sauras pourquoi tu m'aimes", une quête fantaisiste commence. Martine Romano signe ce roman-documentaire – éducatif! – qui du haut de ses 43 pages de récit et de ses 22 pages d’informations nous emporte d'abord au coeur du quotidien d’enfants qui travaillent dans de dures conditions. Elle nous présente, par la suite, un petit dossier dans lequel se trouvent des informations pertinentes concernant le travail des enfants dans le monde. On y effleure l’historique puis on brosse le portait actuel de la situation en présentant les différentes formes que ce travail peut revêtir : agriculture, industrie, esclavage, exploitation sexuelle, guerre, etc. On informe également le lecteur des risques de ce travail ainsi que des raisons pour lesquelles les enfants y sont confinés. « Quand un apiculteur meurt, il faut le dire à ses abeilles. Si on ne leur dit rien, elles ne comprennent pas ce qui se passe, pourquoi il ne vient plus les voir. Elles volent dans tous les sens, elles sont perdues, énervées aussi. » Tout dans l'ouvrage de Humbert parle le langage des enfants : couleurs vives, cadrages où l'enfant est roi, toutou omniprésent dans les illustrations, absence de l'adulte... Ces considérations plaisent par le sentiment d'exclusivité qu'elles créent chez le lecteur. Il se sent rassuré en feuilletant les pages rigides de l'album. Il est prêt pour une réflexion – qui peut s'inscrire comme la genèse du développement durable – qui s'opère par une structure assez efficace se répétant par duos de pages. Album graphique qui, sans mot, narre l'émigration d'un père de famille quittant seul son pays vers un Nouveau Monde, à la fois troublant et merveilleux, avec l'espoir d'y faire venir sa femme et sa fille. Plein de bon gout, cet ouvrage, entre le documentaire et l'album, propose un voyage original autour du monde pour découvrir 20 usages inusités des excréments animaliers. Frédéric Marais, par une plume précise et économe, a l'audace d'offrir au lecteur une odyssée des plus déroutantes qui, sous le prisme de la science, rend ses lettres de noblesse à l'univers stercoraire. Le lecteur est exposé, page après page, par une habile mosaïque d'animaux tous azimuts, à une application concrête du recyclage organique : une louange à l'ingéniosité humaine qui a jalonné les époques. Amzin, un jeune touareg, témoigne des aléas de la vie de nomade dans le désert. Suite au passage de khamsin, une tempête de sable qui a tout emporté, son clan est forcé à une vie plus sédentaire. Le jeune narrateur dépeint l'adaptation de sa famille à cette nouvelle vie. Survol en photos de la Terre, de ses particularités et de ses beautés. Cet ouvrage encourage l'adoption d'un point de vue nouveau sur la réalité de notre planète. « Avec leurs mots et leurs couleurs les enfants de douze régions du monde décrivent ce que représente l'eau dans leur vie de tous les jours »
Une balade père-fils tourne en période de questionnement alors que le petit garçon s'étonne autant qu'il s'interroge sur les mille et un mystères du jardin de son papi. Les " pourquoi-ci, pourquoi-ça; pourquoi-comme-ci, pourquoi-comme-ça " trouvent un écho tout positif et rempli d'amour dans la bouche du papa qui, patient, répond à son fils et lui inculque des valeurs de respect de la nature. Le lecteur plonge au milieu du plus utopique des voyages : celui des songes initiés par les Et si... Chaque page, propose une reconstruction du monde, un refaçonnement poétique et sensible duquel émane un flot d'espoir qui fait du bien. Dirigé d'une main de maitre par la plume vaporeuse et musicale de Picouly, le voyage prend bien des visages: celui des enfants de partout dans le monde. Osé de faire un recueil de poèmes sur la faim dans le monde! François David et Olivier Thiébaut ont su trouver l'angle juste. Dixneuf textes forts, touchants et poétiques. Dix-neuf univers différents. Surréalistes, presque. Utopistes, parfois. Sensibles, toujours. D’un aussi petit gland de chêne à un majestueux feuillu verdoyant… Comme elle est grande, mystérieuse, et fragile !, l’aventure de la vie d’un arbre. Une vie qui croît, qui se transforme, au fil des jours, des mois, des saisons et des années. C’est ce que raconte Ghislaine Roman dans le livre «Ouf!». Une goutte d'eau, une simple petite goutte, fait le récit de son extraordinaire voyage. Une insertion au beau milieu du cycle de l'eau. « Les idées qui ont fait leur temps et qui persistent dans nos esprits parce que nous ne savons pas assez nous renouveler sont, en partie, responsables de la crise écologique actuelle. […] Les jeunes portent un optimisme dont nous avons tous besoin. Ils n'ont pas encore renoncé, ils n'ont pas encore cédé à l'usure du quotidien. Ils éprouvent aussi parfois une saine colère contre les injustices ou contre les aberrations du monde que nous leur laissons […] » Yann Arthus-Bertrand L'auteur-illustrateur Jean-François Dumont présente une fable écologique moderne dans laquelle pollution, industrialisation, habitudes de vie et écologie se côtoient intimement. Le postulat est des plus actuels : qu'arrive-t-il lorsque à la petite ville d'à côté [grandit, grandit et qu'on déroule] des kilomètres de routes et construit des immeubles? Dès les pages de garde, Dumont, architecte de formation, nous plonge dans son univers labyrinthique où viaducs, bretelles d'autoroute et parkings se confondent – et se morfondent – dans un ton grisâtre des plus symboliques qui contraste habilement avec le ton orangé du seul arbre de la page. Seul arbre qui a été épargné afin de servir – à son plus grand malheur - d'ornement pour un rondpoint habitué au vrombissement incessant des voitures. Cherchant désespérément un poisson pour leur travail scolaire, Ernest et Émilie découvrent un local dans lequel différentes espèces aquatiques sont mises à l’écart à cause d’une déformation génétique ou d’une maladie. Croyant d'abord à l'oeuvre d'un savant fou, les deux amis seront rapidement exposés à une réalité nouvelle. Deux rois très différents. Deux façons de régner très différentes. Et surtout, deux rapports au monde très différents. Alors que le roi des sables semble en communion avec la nature, le roi des bois fait preuve d'une mainmise beaucoup plus drastique pour imposer sa suprématie... Ce documentaire jeunesse aborde, à travers l’histoire unique de divers enfants de partout dans le monde, un aspect social et politique du développement durable en mettant en lumière les droits des enfants – reconnus légalement depuis 1989 dans La convention internationale relative aux droits de l'enfant. Sur fond de Première Guerre mondiale, bien au-dessus des assauts de tranchées, plane un pilote émérite, amoureux du ciel : le baron bleu, qui largue des projectiles provenant de sa bibliothèque, des obus paginés... Intrigués par ces livres tombés du ciel, les soldats, le temps d'un instant, mettent en berne les atrocités qui se déroulent au sol et se retranchent dans un ailleurs que seule la littérature sait faire apparaître. Une baleine à bosse emporte sur sa queue une petite escargote qui souhaite plus que tout partir explorer le monde. Oui, un périple époustouflant les attend… mais une grande aventure n’est pas digne d’un tel nom sans grandes péripéties. Un petit garçon adopte un crocodile. Fier de son nouveau protégé, le jeune narrateur se trouve fort dépité lorsqu'il s'aperçoit que son animal grandit. Alors que le gavial prend de plus en plus de place, la cohabitation devient de plus en plus difficile... Jusqu'à ce que le petit garçon s'approche trop près (et trop dangereusement) de son animal qui, il l'apprendra à ses dépens, n'est pas si domesticable que ça... |